OVERVIEW

90 % des déplacements internes dans l'Extrême-Nord depuis 2015, et en juillet 2021, sont liés à des conflits armés, 10 % à des catastrophes naturelles et des inondations, et 1 % à des violences intercommunautaires. Les Camerounais sont attaqués dans leurs maisons et leurs villages, avec des enfants et des jeunes enlevés et recrutés de force pour les combats et l'esclavage. Les gens perdent leurs maisons et leurs terres, sans documents ni perspectives de solutions.

Selon les différentes évaluations rapides et multisectorielles des besoins réalisées par les partenaires du secteur dans la région de l'Extrême-Nord, environ 4 000 personnes (2% de la population déplacée) font face à une situation catastrophique. Ils ne sont pas abrités et exposés à des conditions climatiques difficiles pendant la saison des pluies et la saison sèche.

Dans la région de l'Extrême-Nord, 40% de la population déplacée trouverait un abri dans des familles d'accueil gratuitement, épuisant les ressources déjà rares de l'hôte, partageant la même chambre, avec moins de 3,5 m2 d'espace de vie couvert par personne. Ces situations de surpeuplement sont souvent liées à un assainissement inadéquat et les deux facteurs combinés contribuent considérablement à augmenter le risque de transmission de maladies telles que le COVID-19, le choléra et la rougeole.

La situation de la population auto-installée dans les milieux ruraux, non villageois et les établissements informels est également critique car les personnes touchées manquent d'infrastructures de base et d'accès aux services de base et aux marchés. 22% de la population déplacée vivrait dans des abris de fortune construits avec des matériaux de mauvaise qualité, dégradables et inflammables. Ce facteur, associé à la proximité des abris, contribue aux incendies récurrents, aux pertes en vies humaines et à l'épuisement des ressources des communautés déplacées.

De plus, la plupart des sites de déplacés internes, environ 70, n'ont reçu aucune assistance en matériel d'abri ou en articles ménagers essentiels en 2021. En 2021, sur 135 000 rapatriés, 49 % sont retournés dans leur propre propriété, 21 % sont hébergés dans une nouvelle résidence et 24 % dans une famille d'accueil dans leur village. Une majorité a vu sa maison détruite et a perdu ses principaux biens, bétail, articles ménagers essentiels comme ustensiles de cuisine, conteneurs de stockage, réservoirs d'eau, couchages. La perte de ces besoins vitaux influence le bien-être physique et mental des personnes.

Les inondations saisonnières sont, après les violences, le principal moteur de déplacement dans l'Extrême-Nord, ce qui aggrave les conditions précaires des déplacés et des communautés d'accueil.De nouvelles violences intercommunautaires ont éclaté dans l’arrondissement de Logone Birni, dans le département du Logone et Chari, le 5 décembre 2021. 1 Le conflit s’est rapidement propagé dans le reste du département, ainsi que dans certaines localités du département du Mayo-Danay, avec un impact humanitaire dans les départements du Logone et Chari, du Mayo-Danay, du Mayo-Sava et du Diamaré. Au moins 44 personnes ont été tuées au cours de cette vague de violences, avec plus de 100 blessées. Selon des sources locales, le bilan serait plus important. Les dégâts sur les habitations et les moyens de subsistance sont également considérables. Des incendies, destructions et pillages de maisons, de greniers et de diverses infrastructures socioéconomiques ont été signalés dans 112 villages. Plusieurs centaines de têtes de bétail, ainsi que du matériel de pêche, ont été perdus ou détruits. La violence a entraîné le déplacement interne de plus de 36 000 personnes, et plus de 35 000 personnes vers le Tchad. Suite aux actions entreprises par les autorités, 2 un calme relatif est observé dans les différentes zones de tensions. Cependant, des incidents isolés à connotation communautaire ont continué d’être rapportés dans certaines localités du Logone et Chari et un sentiment de peur et de méfiance reste perceptible au sein de la population. Cette situation renforce la vulnérabilité des populations, notamment dans les départements du Logone et Chari et du MayoSava frontaliers avec le Tchad et le Nigéria, qui étaient déjà affectées par une crise sécuritaire avec des attaques répétées des groupes armés non-étatiques, mais aussi une crise alimentaire causée par les chocs climatiques et les invasions des oiseaux granivores et les attaques de pachydermes sur les récoltes. Selon les projections du Cadre harmonisé d’octobre 2021, plus de 900,000 personnes vivant dans six départements dans la région de l’Extrême-Nord seront en situation d’insécurité alimentaire aigüe dans les prochains mois. Avant les récents conflits intercommunautaires, les départements du Logone et Chari et du Mayo-Sava accueillaient déjà plus de 260 000 personnes déplacées (personnes déplacées internes (PDI), retournés et réfugiés hors camp).

The response from the partners of the Shelter/NFI Working Group since January 2022 has been so far as illustrated in this DASHBOARD.  

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