Contexte de la crise

La crise multidimensionnelle au Burkina Faso continue de s’intensifier au vu des mouvements de populations et violations accrues des droits humains, engendrant l’impact le plus dévastateur sur les populations civiles depuis ces quatre dernières années. Les populations du Burkina Faso font, en effet, face à une grave crise due à une insécurité généralisée et à des violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, en raison de l’instabilité politique, de l’activité accrue des groupes armés et des opérations militaires.

Au cours de l’année 2022, le Burkina Faso a connu en janvier et en septembre deux coups d’État. La crise ne cesse de croitre année après année du fait de la magnitude et de la gravité des effets induits par cette instabilité et insécurité prononcées dans le pays.

Il semble fort probable que la situation politique et sécuritaire au Burkina Faso continue de se dégrader.
En effet, plusieurs incidents de sécurité relevés au cours de l’année 2022 ont entrainé de nouveaux déplacements de population. Selon les autorités nationales, environ 1,7 million de personnes se sont déplacées jusqu’en septembre 2022, c’est-à-dire qu’une personne sur douze s’est déplacée. Ces Personnes Déplacées Internes (PDI) sont accueillies dans toutes les 13 régions (soit dans 45 provinces), et principalement dans 288 communes sur les 351 que compte le pays. Dans l’ensemble de la région du Centre du Sahel, le Burkina Faso est le pays le plus touché en termes de déplacement interne – les personnes déplacées au Burkina Faso représente plus de 59,9 % du total des déplacés internes dans la région.

Avant le deuxième coup d’Etat et en dépit d’une situation sécuritaire très volatile, quelques retours de populations déplacées ont été signalés dans certaines zones. Ainsi, au 30 août 2022, selon le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), 50 780 PDI sont retournées dans leurs localités d’origine soit 40 206 dans la région du Sahel, 10 360 dans la région du Nord et 214 dans la région des Cascades.

Cependant, la dynamique de retour est spontanée et encore limitée. Suite à la persistante de l’insécurité, affectant même des zones des retours annoncés, il est probable qu’une partie de ces retournés aient été à nouveau déplacés. Cette situation des déplacements secondaires ne facilite pas la tâche des organes chargés du dénombrement des PDI.

En 2023, une personne sur cinq dans le pays aura besoin d’une aide humanitaire. Dans le contexte du Burkina Faso, il est à noter que les besoins humanitaires varient, de l’assistance urgente pour sauver des vies, à la protection, à l’appui pour améliorer l’accès aux services sociaux de base, à la résilience, au relèvement d’après crise, ainsi qu’aux solutions durables dans certaines parties du pays. Il est indispensable de fournir une assistance en fonction des besoins respectifs, en plaçant les personnes touchées au centre de la réponse.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

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